02/04/2011

Premiers éléments de preuves sur l'utilisation du feu en Europe


La datation du moment où l'Homme a pu contrôler le feu est très controversée. L'utilisation régulière du feu par les premiers hominidés en Afrique daterait d'il y a environ 1,6 millions d'années. La plupart des archéologues sont d'accord pour dire que la colonisation de zones comme l'Europe, où la température était alors sous le 0°C, n'aurait pas pu se faire sans la capacité à utiliser le feu. 

Cependant, l'analyse à grande échelle des données archélogiques (141 sites allant de -1,2 million d'années à -35 000 ans) réalisées dans une étude récente suggère que les premiers hominidés se déplacaient en Europe sans avoir recours à l'utilisation habituelle du feu. Le feu est devenu une partie importante du répertoire technologique des hominidés qu'il y a environ 300 000 à 400 000 ans. Il n'y a donc pas de preuve de la maîtrise du feu pour les 700 millénaires d'occupation de l'Europe qui ont précédés, même si on ne peut exclure que les hominidés aient pu se servir du feu à l'occasion de certains événements naturels (foudre, combustion spontanée, volcanisme). Ces résultats concordent assez bien avec ce que l'on sait de l'apparition du feu en Asie et en Afrique, à l'exception d'un site en Israël, qui semble recéler des traces d'usage du feu remontant à 780 000 ans. Le feu ne devait donc pas être un élément essentiel du comportement des premiers occupants du Nord du Vieux Monde. 

Cette étude montre également que c'est Néandertal qui a intégré le feu dans le répertoire technologique de la lignée humaine, vers la fin du Pléistocène. Les foyers produits servaient alors à se chauffer, à cuire la nourriture, à s'éclairer mais également à produire de nouveaux matériaux servant à coller des pierres taillées sur des manches. 



Produits il y a plus de 200 000 ans et retrouvé sur un site italien, ces éclats de silex sont pris dans une sorte
de goudron leur permettant d'être collés à un manche. Les hommes de Néandertal fabriquaient
ce goudron en chauffant des écorces de bouleau.
©: P. P. A. Mazza / Université de Florence

Une nouvelle preuve que Néandertal, disparu il y a 30 000 ans, était bien éloigné de l'image d'être archaïque qu'on lui a longtemps attribué.


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